Sévérac-le-Château est une agglomération double, formée de deux quartiers bien distincts qui illustrent des avantages tour à tour exploités : un site escarpé, facile à fortifier (le château) et une situation de carrefour favorable aux échanges (la gare).
Sans doute utilisée dès l’époque romaine, la butte ne prit toute sa valeur qu’au Moyen Age lorsqu’elle devint le siège d’une puissante baronnie dont l’autorité s’étendait jusqu’aux gorges du Tarn. Ses seigneurs furent de toutes les luttes, de toutes les intrigues : croisade des Albigeois, guerre de Cent Ans, place forte protestante…
Sans doute victime de cette tumultueuse histoire, la bourgade née au pied des remparts mit du temps à grandir. Il lui fallut attendre la création des grandes routes royales de l’Auvergne au Languedoc, puis de Rodez à Florac. A leur croisement, vin, bétail, fromages, étoffes alimentaient un fructueux négoce : un faubourg naquit au pied de la butte. Puis à la fin du XIXème siècle, la bifurcation de la voie ferrée venant de Béziers vers le Nord (Neussargues) et vers l’ouest (Rodez) favorisa l’installation d’un dépôt de locomotives, d’ateliers de réparation et d’un quartier neuf peuplé de cheminots. Ce fut « Sévérac-Gare ».
La vieille ville, dans laquelle on entre par une porte fortifiée, conserve au long de ses ruelles d’intéressantes maisons des XV et XVIème siècles avec des tourelles en encorbellement, notamment la maison des Consuls, dans la rue de la ville donnant sur le marché couvert, qui présente une très belle fenêtre avec un encadrement finement sculpté et aussi la fameuse « Maison de Jeanne » sans doute la plus ancienne maison du Rouergue.
Avec l’arrivée du chemin de fer et le développement de la ligne Rodez – Millau, en 1880, la gare de Sévérac connaît un important trafic qui ne cessera d’augmenter avec la ligne des Causses : Paris – Millau – Béziers.
Sévérac est alors une ville cheminote forte de 1 800 habitants autour du seul quartier de la gare. C’est une véritable plaque tournante entre Millau – Béziers, Rodez – Toulouse et Marvejols – Clermont-Ferrand. Sévérac a également été, jusqu’en 1953, un dépôt de locomotives à vapeur.
L’arrivée de l’A 75, en 1990, renforce encore aujourd’hui ce rôle de ville-relais.
Les activités tertiaires (tourisme, commerces, administrations, santé) et agricoles sont particulièrement développées à Sévérac-le-Château.